De son adolescence, il a gardé ce goût inné de la poésie. Jacques Guigou, fils d’Emile Guigou, ancien maire de Vauvert, acteur majeur de la vie politique locale et de Jeanne Fauché, a reçu de sa mère, musicienne, chef de chœur au Grand Temple, ce don de s’émerveiller, de s’inspirer de la nature, des paysages, de faire surgir les mots au gré de son imagination. Le professeur émérite des universités, né en 1941, précise un rien amusé : « Que mes biographes ne s’y trompent pas, la poésie, c’est ma mère, la politique, c’est mon père ».
S’il compose ses premiers vers durant sa jeunesse, il commence véritablement à écrire de la poésie au milieu des années 70, après ses études et son entrée dans la vie professionnelle.
Docteur en sociologie, thèse de doctorat de 3ème cycle soutenue à l’université de Montpellier, Jacques Guigou a fait des recherches et publié des ouvrages scientifiques sur la formation professionnelle, les rapports formation-emploi, l’économie, les transformations politiques et sociales depuis les années 1960.
Il a créé les éditions de l’Impliqué et cofondé la revue « Temps critiques ».
Parallèlement à son travail de chercheur, d’universitaire, il publie son premier recueil de poésie en 1980.
« Sans mal littoral » (Éditions L’Harmattan), son dernier recueil, a été publié en 2022. Deux ans auparavant, en pleine pandémie, il a profité de l’épisode du confinement pour rassembler ses 20 recueils dans un volume de 750 pages qu’il a appelé « Poésie complète (1980-2020) »
La nature, la Camargue, la Petite Camargue, le littoral, mais également la Costière sont pour lui des sources inépuisables d’inspiration.
« J’ai des poèmes sur les vignes, sur le mas familial, le mas Pierrefeu. Et puis aussi, le littoral, le rivage, la mer.
Enfant, de l’âge de 5, 6 ans jusqu’à l’âge de 18 ans, je passais deux mois au Grau du Roi avec ma mère. Le Grau-du-Roi, c’est un peu ma deuxième patrie. Et, j’ai écrit, lorsque j’ai été recruté en 1991 à l’université de Montpellier, beaucoup de poèmes, de textes au Grau du Roi. On y retrouve les éléments de la nature : le soleil, le vent, la mer mais aussi les sentiments et les instants que ce milieu naturel provoque. »
Dans la première partie de son œuvre – les années 70, les années 80, le début des années 1990 – ses recueils n’ont pas que la nature comme dominante, Jacques Guigou aborde aussi dans un langage poétique les rapports sociaux, la vie en société, les grands sentiments humains, les conflits, les contradictions…
Aujourd’hui, le temps de la retraite venu, il continue d’écrire, de publier des recueils. Membre du bureau de la Maison de la poésie Jean Joubert à Montpellier, il prend beaucoup de plaisir à lire à haute voix, à participer à des récitals mêlant musique et poésie. Il a travaillé la diction, la voix, la prononciation et considère que lire à haute voix est un acte de création autant qu’écrire.
« La poésie existe dans le livre. On la lit avec délectation. Mais c’est quand elle est dite qu’elle est vivante. Elle devient alors à son tour source d’inspiration. La poésie en ce sens est proche de la musique. »
Son recueil Avènement d’un rivage, publié aux éditions L’Harmattan en 2018 a été traduit en provençal par Jean-Claude Forêt. En voici un passage, évoquant la faune de l’étang du Scamandre.