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LE GISEMENT EPIPALEOLITHIQUE DU PLAISIR

Le site du Plaisir est situé sur la commune de Beauvoisin (Gard), sur le flanc Est du Puech du même nom, sur la bordure nord de la Costière du Gard, Le gisement fut découvert en janvier 1981, à la suite de travaux agricoles en vue de la plantation de chênes truffiers.

Une première fouille de sauvetage, sous la direction du vauverdois, Frédéric Bazile, directeur de recherches au CNRS , en janvier et février 1981, permit d’attribuer l’industrie lithique , ensemble des objets en pierre taillée, pierre polie , dans une fourchette de 10 000 ans , épipaléolithique. Une deuxième intervention en février 1982, avant la plantation définitive des chênes, amena à la découverte de restes humains .

Il y a 10 000 ans … les chasseurs cueilleurs

« Il y a 10 000 ans, un groupe de chasseurs installait son campement a l’abri d’un surplomb sur le site du Plaisir en Costières du Gard. C’était après la fin des temps glaciaires, le climat s’était réchauffé…. L’homme n’avait pas encore domestiqué les animaux ni les plantes… Pendant prés de 5 000 ans, l’homme va conserver les traditions ancestrales, vivant de chasse, de pêche et de cueillette dans un milieu naturel totalement bouleversé. Il s’agit d’un moment capital pour l’histoire de l’humanité, qui va progressivement passer de l’économie de « prédation » à l’économie de « production ».

L’Habitat

type de surplomb servant d’abri au chemin de l’Esquillon Beauvoisin ,

« Les hommes étaient installés au pied d ‘ une petite falaise de sable dans laquelle un banc de gré, formait un abri de faible profondeur.

De tels abris existent encore de nos jours, visibles, par exemple, au Puech de Esquillon à 400 mètres au Nord du Plaisir. Ces abris sont extrêmement fragiles .« 

La végétation

Aujourd’hui, c est la Garrigue avec ses chênes verts, ses pins pignons, ses pins d’Alep… Hier, c’était une végétation claire avec des érables de Montpellier, des genévriers Oxycèdres, des cistes de Montpellier et des petits fruitiers épineux comme le prunellier…

(Cette végétation de transition va peu à peu reconquérir les vastes espaces vides des temps glaciaires (la Steppe) , elle prépare, ainsi, la mise en place de la végétation actuelle. Au Plaisir, « I ‘ association » des arbres et arbustes permet de savoir que le climat était alors tempéré et sec. L’homme pour alimenter ses foyers, utilisait le bois des arbres qui poussaient à proximité de son habitat… Les charbons recueillis à la fouille sont examinés et identifiés.)

Les Animaux

« Il y a 12 000 ans encore, le renne et d autres animaux de pays froids, régnaient en maître dans le Languedoc. Avec le réchauffement du climat, les grands troupeaux de rennes vont migrer vers le nord, laissant place à des animaux plus forestiers. Le cerf, le chevreuil, le sanglier, le renard et le chat Sauvage vivaient dans la forêt claire à érables de Montpellier. Le cheval sauvage rare, attestait encore de la présence d ‘ espaces dénudés .

Dans la Vistrenque proche, sans doute humide et marécageuse, vivait le grand bœuf,  » I ‘ Auroch », principal gibier des chasseurs du Plaisir.

La faune de gastéropodes terrestres est, particulièrement abondante au Plaisir ; plus d ‘ une vingtaine d ‘ espèces ont pu être dénombrées . Parmi elles, certaines ont disparu de notre région.« 

L’outillage

L’ outillage abandonné par les hommes du Plaisir, était taillé dans les pierres dures locales, silex, quartzite et même calcaire siliceux. Il s’ agit, en général, d’un outillage fruste, outils sur galets, éclats et lames utilisés comme couteaux et quelques rares outils hérités des temps paléolithiques comme les burins et les grattoirs. A côté de cet outillage rudimentaire, on trouve de très petits outils de forme géométrique, les « Microlithes, ces outils étaient sans doute emmanchés pour former des pointes barbelées pour la chasse et la pèche.

La vie quotidienne

L ‘homme du Plaisir est encore un prédateur, il vit sur la nature mais sans en compromettre l ‘ équilibre. L ‘ essentiel de la nourriture est représentée par la chasse, le grand bœuf auroch, le cerf, le cheval, le chevreuil sont, avec le lapin, les gibiers de prédilection. Des coquillages marins, moules et praires, montrent que l ‘homme fréquentait le littoral, situé, alors, à 40 Kms.

L ‘ alimentation végétale était fournie par des baies et des fruits sauvages, comme le raisin (déjà ! ) ou le fruit du Cornouiller.

La Mort

Si l’outillage de l ‘homme de I ‘épipaléolithique méditerranéen et le milieu dans lequel il évoluait, sont plus ou moins connus, l’acteur principal est très peu connu. Le site du Plaisir vient, en partie, combler cette lacune .

Pour une cause indéterminée, (mort violente, maladie) au moins 7 ou 8 individus (un enfant, un adolescent et des adultes) sont morts pendant le séjour du groupe au Plaisir. Ils ont été enterrés là, dans un coin de I ‘habitat à l’ abri du surplomb.

D’après un premier dénombrement de H. Duday (1) , le nombre de restes recueillis atteint 400 pièces au minimum, correspondant à 7 ou 8 individus, dont un enfant de 4-5 ans, un « grand enfant » entre 10 et 16 ans, une jeune femme et un adulte. Plusieurs ossements montrent des traces de maladies dégénératives, en particulier un cas de rhizarthrose du pouce. Les ossements sont en général fragiles et en assez mauvais état de conservation .(1) !J. Duday ‘ C.N.R. S Bordeaux

Indépendamment de la présence de restes humains, parmi les plus anciens de l’Epipaléolithique du Sud de la France, le gisement du Plaisir apparaît essentiel pour la connaissance du début de l’Holocène en Languedoc oriental; l’étude pluridisciplinaire doit apporter des données fondamentales sur une période encore mal connue du Quaternaire languedocien. Enfin, ce gisement confirme la présence, sur le littoral, de cultures (encore mal connues en Languedoc) de lignée « valorguienne », alors que l’arrière-pays voit se développer en même temps un Sauveterrien classique issu sans doute de l’Azilien, comme c’est le cas en Ardèche à la Baume d’Oullins (Bazile 1981b) .
source: Frédéric Basile directeur de recherches au CNRSPhilippe GUILLERAULT et Catherine MONNET Etudes Quaternaires Languedociennes.


le dernier Chasseur Cueilleur

L’Homo Sapiens L’Homme qui Sait

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