You are currently viewing Une stèle pour rappeler le riche passé de Posquières et de son école rabbinique

Ne pas laisser tomber Posquières dans l’oubli, c’est l’incessant combat que mène Alain Teulade depuis une trentaine d’années.

S’il s’agissait seulement de sauver un patronyme, dont on ignore d’ailleurs la véritable origine, la démarche paraîtrait accessoire mais en réhabilitant la mémoire de Posquières, le président de la société d’histoire veut surtout rappeler le riche passé de notre ville. Et bien sûr, mettre en exergue la présence d’une importante communauté juive et la renommée de son école talmudique au XIIe siècle.

« C’est ici, qu’après avoir longtemps voyagé, Abraham ben David s’est définitivement fixé. Son fils Isaac l’Aveugle y a enseigné de nombreuses années. Tous deux ont fait rayonner l’école rabbinique de Posquières. Des étudiants de l’Europe entière venaient pour suivre leur enseignement.
À la différence de Lunel ou Narbonne, Posquières a peu à peu changé de nom pour devenir Vauvert dans le courant du XVe siècle ».

Aujourd’hui, Il ne subsiste malheureusement pas de vestiges ou d’écrits sur l’implantation pourtant  multiséculaire de la communauté juive. Seuls les noms de deux rues de notre localité, la rue des Juifs et la rue des Bonnets-Carrés (coiffes que portaient les professeurs d’Université au moyen-âge), témoignent de leur présence et situent le quartier dans lequel ils vivaient.

Alain Teulade s’est donc lancé à la recherche du cimetière juif. Il nous en dit un peu plus sur son entreprise.

« En 1998, la mairie a reçu une lettre de juifs brésiliens demandant où était enterré Abraham Ben David. Sollicité en ma qualité de Président de la Société d’Histoire mais ne sachant comment élucider cette question, j’ai demandé au Docteur Guigou : « Il devait bien y avoir un cimetière juif » ? Emile Guigou m’a indiqué qu’effectivement ce lieu de sépultures se situait sur l’emplacement de l’actuelle maison de retraite, au Pic de Milan.

À Vauvert, comme presque partout en France, les stèles funéraires juives ont été détruites et réutilisées comme matériau de construction à la fin du Moyen Âge. Aussi, il ne restait plus beaucoup de traces visibles au moment de la réalisation de la maison de retraite. En l’absence de fouilles préventives – elles n’ont été généralisées qu’en 1986 – il est fort possible que les derniers vestiges du cimetière juif aient été dispersés avec les déblais du chantier.

Je me suis rapproché de Jean Pujalté, ancien Directeur des services techniques de la ville, qui était l’adjoint du directeur au moment de la construction de la maison de retraite. Ce dernier m’a confirmé que les déblais avaient été déposés de l’autre côté du chemin (l’actuelle rue Louis Aragon) ».

Une stèle commémorative pour signaler l’emplacement du cimetière juif médiéval

À l’initiative de la municipalité, une stèle située rue Louis Aragon, proche de la maison de retraite a été inaugurée ce mercredi 15 mai en présence du maire Jean Denat et de plusieurs élus, de Isaac Benhamou rabbin régional, du rabbin Meïer Gabaï, d’Alain Teulade président de l’association Vauvert-Posquières, de Paul Benguigui, Président de la communauté juive du Gard, de Monseigneur Wattebled, évêque de Nîmes, du Président du Conseil Régional du culte Musulman, M Driss El Moudni et d’autres représentants de toutes les autres communautés religieuses, protestantes, catholiques et musulmanes.

Avant de dévoiler la stèle, le maire de Vauvert a remercié tous ceux qui ont contribué à ce projet.
« Avec ce long travail de recherches et ce partenariat, nous souhaitons valoriser le patrimoine et l’histoire vauverdoise. Ici, à Vauvert, qui se rappelle qu’elle a été pendant des siècles et des siècles Posquières, nous voulons tous ensemble chercher les traces d’un passé qui nous permet de construire un avenir sur les valeurs d’humanisme qui fondent notre République et notre démocratie ».

Guy Roca

Avec quelques amis intéressés par l'écriture, la photo, la vidéo, les nouvelles technologies de la communication, nous avons créé Vauvert Plus en novembre 2010. Avec la même passion, la même ardeur, la même ambition, je participe aujourd’hui à la belle aventure de VOIR PLUS, le journal numérique de la vie locale et des associations, de l’actualité culturelle et sportive en Petite Camargue.
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