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Ce vendredi 25 janvier 2013 fera date dans les annales de Vauvert… Grâce à deux heureuses initiatives de la part de Courant Scène et de La Librairie La Fontaine aux Livres, nous avons eu le rare plaisir de passer une soirée Corse comme cela ne s’était jamais produit.
Dominique Ottavi, écrivain, chanteur, conteur, poète, nous a fait découvrir les chants et la poésie Corse. Loin des clichés et des cartes postales que l’on rencontre trop souvent. Une assistance exceptionnelle, à peine contenue dans la librairie, est sortie ravie de cette soirée.
Il faut aussi évoquer l’écrivain. Ca été aussi la soirée dédicace de son dernier livre aux éditions l’Harmattan, « PAS L’AMOUR« , son 13ème roman. Dominique Ottavi nous emmène dans sa «Dernière Traversée» avec une certaine impatience. Dans ce court récit, quelquefois violent, souvent sensuel, la poésie nous attend à tous les instants :
« Une vaste belle lumière qui monte à l’horizon. Un grand nouveau soleil pour les petits garçons. Une comptine qui n’en a pas l’air, juste la chanson. Casino désert, tu comptes tes moutons. »
Ailleurs, les longs récits de ce voyageur sont les différentes étapes d’un long questionnement :
« Comment accepter d’être en vie, mais ma vie n’est que cette succession de questions, c’est comme être corse : n’avoir de cesse de quitter l’île, puis de languir à mourir de l’avoir quittée.
Pour compléter ce compte rendu, Dominique Ottavi, a eu la gentillesse de nous accorder un entretien que nous vous faisons partager.
On vous a donné plusieurs noms : auteur, chanteur, poète, etc…. qui êtes vous exactement Dominique Ottavi ?
Dominique Ottavi – Le dénominateur commun de toutes mes activités, c’est la parole. Qu’elle soit parlée, chantée, contée, la parole du comédien, c’est la parole. De tout temps, j’ai toujours écrit en parlant, tout ce que j’écrivais, je le disais, donc, toujours la parole.
Vous faites également des ateliers d’écriture ?
Dominique Ottavi – Depuis 1987 je travaille dans divers organisme et notamment à l’hôpital d’Ajaccio dans le service des schizophrènes qui, paradoxalement, écrivent magnifiquement. Je sais bien que les artistes ne sont pas inutiles, mais là, il y a une utilisation concrète. Quand j’arrive à passer le virus de la lecture et de l’écriture à ces gens qui veulent bien travailler avec moi, je me dis que j’ai servi à quelque chose. J’ai servi à leur émancipation. On ne peut pas s’émanciper, si on ne lit pas et si on n’écrit pas.
Comment se passe un atelier d’écriture ?
Dominique Ottavi – Ce n’est pas un endroit où l’on doit avoir un coté autoritaire. On n’est pas là pour dire aux gens ce qu’ils doivent écrire. On doit, leur donner quelques méthodes, les faciliter en les encourageant, et surtout en accueillant ce qu’ils ont fait en le valorisant. Si nous n’avions pas été valorisés dans notre enfance, nous serions assis dans un coin. Ce qui est terrible, c’est de ne pas avoir eu de l’écriture – lecture à la maison. Dans ces ateliers, on lit tout le temps. Et j’écoute en les félicitant, en les valorisant parce que je sens qu’il y a de la richesse et je suis persuadé que dans chaque être humain il y a de la richesse. Si on ne pense pas ça, c’est la porte ouverte à toutes les barbaries.
Revenons à votre dernier livre, Pas l’Amour. Par rapport à votre parcours, est ce que c’est la dernière traversée ?
Dominique Ottavi – En fait, pour moi, ce bouquin est très important dans mon parcours. J’ai publié 12 livres, tous édités dans des petites maisons d’édition, souvent confidentielles et je ne voulais pas que celui-ci subisse le même sort. Il y a des années qu’il était dans mon ordinateur, il était bloqué. Un jour, je me suis lancé un défit, et je l’ai envoyé chez l’Harmattan. Quelques temps après j’ai reçu une lettre de l’éditeur qui me remerciait d’exister ! Pourquoi ne l’avais-je pas fait avant ! Pour réponde à votre question, on parle tellement d’amour, qu’est ce que c’est l’amour, comment ça se passe l’amour, eh bien je crois que j’ai voulu mettre dans cette succession de poèmes ou nouvelles tout ce qui n’était pas l’amour. Je ne généralise pas, mais je suis sidéré de voir qu’aujourd’hui des adolescents regardent à la télé les films où il ya des scènes de cul. Ils croient que l’amour c’est tirer un coup, eh bien non l’amour ce n’est pas ça. En fin de compte, ils passent complètement à côté de l’amour.
Pour les corses, partir, revenir, ils râlent, et puis il y a cette toute dernière traversée, qu’en dites vous ?
Dominique Ottavi – Partir, revenir, c’est dans cet entre-deux-là qu’on se définit comme Corse, ceux qui vivent comme ça sont des Corses. J’ai vécu quelques années ailleurs, parce que je sentais qu’il fallait s’évader de l’Ile pour avoir un éclairage différent, mais je me sentais en exil de la Corse, et depuis que je suis rentré, je me sens citoyen du monde, je peux partir où je veux, parce que je sais que je vais rentrer chez moi en Corse. Même si je vagabonde beaucoup il est certain que je finirais mes jours chez moi, en Corse.
Un grand merci à « Doumé » et pour le connaitre encore mieux allez découvrir :
PAS L’AMOUR – récit de Dominique Ottavi aux éditions l’ Harmattan au prix de 10,50 €. à la Fontaine aux Livres – 2 Rue Gambetta (Face à l’église) Vauvert
Textes, Photos, Propos recueillis : Edmond Lanfranchi
Soirée conviviale avec Dominique Ottavi à La Fontaine aux Livres toute en photos
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Lecture du chanteur « Presque Oui », accompagné par Dominique Ottavi
Anne Sylvestre en compagnie de Geneviève Sarguet, Programmatrice de Courant Scène
Ces deux chanteurs, habitués de Vauvert, étaient venus pour « La Fête à Michèle Bernard ».
Anne Sylvestre lit à haute voix une extrait de l’oeuvre de Dominique Ottavi, « Pas L’Amour »
Lecture improvisée à haute voix dans un duo duel avec un spectateur
