Férus de généalogie et passionnés par l’histoire régionale, Colette et Jean Deleuze viennent de livrer leur étude historique sur un évènement marquant de l’année 1702, l’assassinat du baron de Saint-Côme qui fut tué au moulin de Candiac, près de Vauvert. Le livre qui a pour titre « L’affaire Saint-Cosme – Retour sur un assassinat » est édité et publié par les Editions de la Fenestrelle.
Cet épisode de « la guerre des camisards », survenu trois semaines après l’affaire de l’abbé du Chaila au Pont de Montvert, est lui aussi placé sous la double analyse de l’histoire et de la généalogie. Conçue comme un véritable roman policier, l’étude sur cette période de la « guerre des Cévennes », annotée de nombreuses références parfois inédites, plonge le lecteur dans l’atmosphère très particulière du début du XVIIIe siècle en Cévennes et dans l’ensemble de la province du Languedoc.
Colette Deleuze, née Laurent, originaire de Vauvert, nous fait le plaisir de nous le présenter.
Je voudrais vous présenter, ici, un ouvrage qui vient de paraître aux Editions La Fenestrelle. C’est l’aboutissement de recherches généalogiques collectées principalement aux archives de Nîmes et de Montpellier par mon mari, Jean Deleuze, et moi-même… Je suis née Colette Laurent à Vauvert en 1946, fille de Jacques Laurent et Amy Bord, et petite fille de Philippe Bord, directeur d’école et de Aimée Simon ; c’est le docteur Guigou qui me mit au monde dans l’appartement de fonction à l’étage de l’école, rue des Capitaines. Il n’y a désormais plus de vieux vauverdois pour se souvenir de l’école et de son directeur qui fut jusqu’en 1951 un de ces hussards de la République tant aimés et tant décriés…
Durant nos loisirs, pendant 35 ans, nous avons fait beaucoup de généalogie, une passion qui ne s’est pas éteinte, et désormais à la retraite, le temps nous a permis de compléter, d’améliorer, et surtout de s’assurer de l’exactitude des faits avancés et de les référencer parmi tout ce que nous avons recueilli au cours de nos visites aux archives du Gard, de l’Hérault et de Lozère. Nous avons tenu compte de tous les ouvrages de nos prédécesseurs, entre autres, Prosper Falgairolles, le Dr Guigou, et ceux plus actuels. Je crois que mon arrière-grand-père, Auguste Prosper Simon proche de Falgairolles, m’a peut être transmis le virus de l’histoire régionale, dont il était friand.
Ma famille Bord se remonte jusqu’au XVe siècle aux archives du Gard, en 1549, Jehan Bort, pêcheur, marié à Françoise Guigonne, (et dont le contrat de mariage a été coupé dans le registre), arrente le droit de levades sur le Scamandre, « droit comme le seigneur a coutume de prendre aux pescheurs de Vvt qui peschent aux pescheries appelées de Scamandre… / …pour le temps de cinq années complètes et révolues commençant le troisième jour du mois de julhet d’année passée et finissant semblable jour après les sus cinq années complètes et révolues pour le prix chaque année de 25 livres tournoises ……payable la dite somme à savoir est la moitié à Noël et l’autre moitié à Pasques , et les susdites anguilles à Caramantran… »
Quant aux Laurent, ils vécurent la période troublée en 1685, sur Nîmes où je perds leur trace au moment de la Révocation de l’Edit de Nantes, et en venant s’installer sur Vauvert, Pierre Laurens épouse en 1683 la jeune veuve d’un berger protestant avec qui elle avait fauté, donnant une descendance vauverdoise assez fournie, catholique ou protestante…
Mais faire de la généalogie, de façon rigoureuse, ce n’est pas collectionner et empiler des dates, c’est s’intéresser aussi et surtout aux évènements que nos ancêtres vivent et aux personnages qu’ils côtoient.
En épousant Jean Deleuze, ce fut un peu de l’histoire de la guerre des Cévennes qui est entrée dans nos diverses recherches aux archives de Lozère principalement, puisque son ancêtre direct patronymique, Jacques Deleuze, participa au complot qui déclencha la guerre des Cévennes, c’est-à-dire l’assassinat de l’abbé du Chaila en juillet 1702 au Pont de Montvert (cf « Sur les Traces de Vivens, en juillet 1702 » aux éditions de la Fenestrelle -2017 » livre qui fut nominé parmi les vingt au Cabri d’Or ). Et voilà que mes propres ancêtres, venus de la Vistrenque, de la Vaunage, issus pour la plupart du grand monde de la bouvine, furent aussi impliqués dans l’évènement qui va suivre.
Nous nous sommes donc penchés sur l’assassinat à Candiac du baron de Saint-Côme, Gaspard de Calvière, qui eut lieu trois semaines après, la révolte avait en effet gagné la plaine, protestante en majorité .On savait que les camisards venaient chercher leurs chevaux en Camargue, André Chamson l’a rappelé, et de nombreux habitants du Cailar, de Vauvert, d’Aimargues ont été évidemment concernés. Cet assassinat du baron de Saint-Côme a été relaté plusieurs fois, nous y avons porté un éclairage nouveau. Nous nous sommes attachés à consulter beaucoup de sources aux archives du Gard et de l’Hérault, et nous avons découvert les origines d’Abdias Maurel dit Catinat, et le rôle plus que probable qu’il a joué dans cet assassinat, en étudiant les liens qu’il a eu avec les protagonistes de cet assassinat perpétré le 13 août 1702.
L’affaire Saint-Cosme : Retour sur un assassinat
Colette DELEUZE ; Jean DELEUZE
Éditeur : Editions de la Fenestrelle
Prix de vente au public (TTC) : 20 €
228 pages ; 24 x 17 cm ; broché
ISBN 978-2-37871-035-4
EAN 9782378710354