You are currently viewing Jules Milhau, jeune artiste prodige camarguais

Aujourd’hui je vous raconte une rencontre artistique que j’ai eu le plaisir de vivre, accompagnée par Guy Roca que l’on ne présente plus ici, tant vous le connaissez bien.
C’est ensemble et avec enthousiasme que nous sommes allés pour vous à la rencontre de Jules Milhau, jeune prodige camarguais qui nous a invités à découvrir ses œuvres lors de l’exposition « Taconéo » dans la Galerie d’Art de Anne Clergue à Arles.

Lorsque je le découvre, au fil de mes investigations sur internet, je comprends très vite que Jules Milhau est doté de cette flamme que l’on reconnaît au génie ; là où l’expérience d’années académiciennes rougit face à l’esprit brillant et l’impétuosité de son jeune don.

L’Art et le Flamenco coulent dans ses veines

Jules Milhau grandit à Nîmes où l’Art, la fête et la musique investissent les rues animées depuis nombres d’époques et au travers des âges. Entouré essentiellement de femmes artistes, chacune à leur manière, il tire avantage de ces partages culturels et familiaux intenses, qu’il traduit ensuite par ses propres aventures, l’esprit vif et curieux.
Jules Milhau expérimente ses premiers élans artistiques dans les couloirs du Royal Hôtel, où il rencontre dès son plus jeune âge les artistes acteurs de l’Art au delà des frontières. Artistes, musiciens et danseurs du monde accordent à Jules Milhau les récits et odyssées de leurs passions et l’atmosphère latine lui donne cette force contagieuse. Il y trouve sans doute la source de son amour pour la musique flamenco et ses danses envoûtantes, rythmées par le taconéo, aujourd’hui substance essentielle de ses inspirations.

Porté par l’héritage familial fait de portraits peints, de reportages photos, de poèmes, de recettes de cuisine méditerranéenne mais encore de musique, il développe son âme d’artiste ; il commence à 3 ans à dessiner les cartes de vœux de l’hôtel et plus tard continue au fil de son instinct passionné à ajouter des couleurs aux mouchoirs, à y peindre ses premières Ménines extravagantes et bien moins sages que celles de Vélasquez.
Entre crayons et pinceaux, il apprend à jouer d’instruments de musique et se met à danser. L’Art et le Flamenco, ainsi, semblent couler dans ses veines.

Aujourd’hui, Jules Milhau a fêté 19 ans et c’est à l’aube de toute une vie à venir qu’il compte parmi ses admirateurs de grands acteurs de l’Art, toutes disciplines confondues. Les témoignages se multiplient et les promesses de son avenir artistique estampillent les pupilles.
Anne Clergue est de celles et ceux qui ont vu en Jules Milhau un créateur au génie authentique. Elle savait déjà quelques années plus tôt qu’elle verrait les œuvres de cet Artiste présentées sur les murs de sa Galerie d’Art.
Ce que Anne Clergue a promis, elle l’a fait : offrir à l’artiste peintre, sa place dans les chroniques des expositions incontournables au sein de sa Galerie, lui permettant de narrer l’exorde de son Art affirmé, l’histoire du « Taconéo » par Jules Milhau.


Le samedi 18 mai 2019, nous étions invités donc à découvrir l’expression de son talent lors de l’exposition « Taconéo » par Jules Milhau présentée à la Galerie d’Arts de Anne Clergue, au 4 plan de La Cour à Arles.
Guy Roca m’accompagne avec son appareil photo, immortalisant cette rencontre. Anne Clergue nous accueille dans sa nouvelle galerie au cœur de la cité historique d’Arles. Déjà quelques personnes attendent l’ouverture des portes pour, comme nous, s’entendre raconter le Taconéo au rythme d’un cuadro peint haut en couleur.
Jules Milhau est là, prêt à signer le catalogue de ses œuvres mis à notre disposition. Il est discret et sage comme pour laisser, avant tout, parler ses toiles. Une Ménine derrière lui nous embarque à peine entrés sur les lieux, évoquant au premier coup d’œil la nitescence de l’artiste peintre inspirant au coup de cœur.
Les éventails faits de feuilles de palmier trônent sur un mur, rappelant l’esprit candide d’un jeune homme prêt à tout quand, doté d’un pinceau et du monde entre ses doigts, il ose l’expression pure.
Nous découvrons les mouchoirs peints comme une dizaine d’impulsions soudaines et ardentes.

Nous voyons ensuite une série de toile dont une aussi immense qu’intense : Les Poulpes. L’empreinte semblant si fraîche de ces amis marins pour une danse insolite, un gruppetto de tentacules excentriques.

Les poulpes, prêteurs de formes

Jules Milhau me raconte la création de cette série originale :
Son cousin rentre un jour de la pêche avec des poulpes. Jules Milhau curieux par nature prend les spécimens dans ses mains, désireux d’en découvrir quelques mystères, la texture de leur chair, tentacules et ventouses. Quand à leur contact, il remarque que de l’encre coule sur ses doigts, l’Idée l’éclaire. Il jette les poulpes sur des feuilles de papier, les en retire délicatement et observe leurs empreintes. C’est aux doigts et à l’encre de Chine qu’il ajoute son Art à l’encre des poulpes, retravaillant ainsi la délicatesse des courbes, le caractère régulier des ventouses, la forme gracieuse des prêteurs de forme. Un problème reste cependant à régler, l’odeur et les aspérités marines. Ici, sa réflexion artistique se mêle à la clarté de sa curiosité constante puisque c’est en plaçant les feuilles peintes à côté d’une fourmilière qu’il entame l’exercice d’une œuvre « à deux mains et quelques milliers de pattes », comptant sur l’effort des travailleuses gourmandes pour retirer les dernières traces odorantes laissées par les poulpes ondins.
Le résultat de son ingéniosité est extraordinaire et nous emmène de façon bouleversante dans l’expression fantastique de Jules Milhau, inspirée par les merveilles marines de Corse.

Puis le Taconéo se fait entendre. Les Ménines de Jules Milhau président sur les murs. Entre coquetterie et charme, il a traduit leur allure par autant de couleurs, de volumes et de singularité. Nous retrouvons ici le rythme par lequel Jules Milhau se laisse imprégner, chaque geste semble traduire de notes ensorcelantes, déchirant l’abord de la méthode pour une exaltation éthérée.
Sans oublier, le cuadrillo et ses toreros, élancés jusqu’à la pointe de leurs jambes chamarrées. Un ensemble de silhouettes presque funambules dansant vers le paséo, célébrant les inspirations méditerranéennes de l’artiste.

Pendant que Guy Roca prend en photo cet univers chatoyant et poétique, je fais signer le catalogue des merveilles de Jules Milhau par l’artiste, promis à des jours alcyoniens dans le monde de l’Art.
Cinq Toreros chaussés de rouges, une pièce faite en quelques minutes me tirant une fois de plus dans l’air panaché et amble du macrocosme de Jules Milhau.
Un plaisir !

Nous sortons de cette exposition le sourire aux lèvres : On entend encore le « Taconéo » de Jules Milhau battre au creux de l’oreille, brasillant sous nos paupières.


Vous retrouverez Jules Milhau ici :

Sur Instagram :
https://www.instagram.com/jules_milhau/?hl=fr



Et l’exposition « Taconéo » par Jules Milhau sur le site de la Galerie d’Art de Anne Clergue :
https://www.anneclergue.fr/expositions

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Journal numérique de la vie locale et des associations de Petite Camargue.
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