You are currently viewing L’arrachage manuel de la jussie, un moyen efficace pour limiter sa progression

Ne vous fiez pas aux apparences, sous le tapis végétal, luxuriant et coloré qu’elle forme, se cache une redoutable plante invasive qui asphyxie peu à peu les étangs et les marais. La jussie, ou Ludwigia de son vrai nom, originaire d’Amérique du Sud et introduite en France en tant que plante ornementale, prolifère rapidement, entraînant la désoxygénation de l’eau et un déséquilibre important du milieu aquatique.

Depuis une vingtaine d’années, elle colonise à la belle saison fossés, roubines et eaux stagnantes, menaçant tout l’écosystème.

Comment lutter contre ce véritable fléau ?

L’arrachage à la main reste le moyen le plus efficace pour stopper sa progression. C’est le travail fastidieux et méthodique qu’effectuent chaque été les deux agents environnementaux, Yannick Bouterin et Thibault Pascal. Initialement recrutés par la commune de Vauvert, et dès 2002 en ce qui concerne Yannick Bouterin, ils sont à présent agents de la Communauté de communes de Petite Camargue, collectivité compétente en matière de Gestion des Milieux Aquatiques et de Protection contre les inondations (GEMAPI).

Un territoire de 2 800 hectares à gérer

Les deux agents environnementaux interviennent sur un territoire de 2 800 hectares de zones humides. D’octobre à mars, ils s’occupent plutôt des ragondins, des martelières, des niveaux d’eau… Dans le cadre de la campagne de piégeage, ils capturent chaque hiver 2 000 rongeurs nuisibles.

Du début du mois d’août à la fin septembre, ils procèdent à l’arrachage de la jussie.

Il s’agit d’effectuer un arrachage minutieux des tiges immergées de la plante et d’éviter la dispersion d’éventuelles boutures qui pourraient partir au fil de l’eau.

La jussie, on la trouve dans la canalette – de moins en moins car les campagnes d’arrachage des années précédentes commencent à faire leur preuve – mais plutôt dans le contre canal du Rhône à Sète.

Yannick et Thibault circulent en barquet dans le contre canal, arrachent à la main la jussie, font venir les racines qui peuvent atteindre plus d’un mètre. Ils la dépose sur des zones tampon réparties le long de la berge, la font sécher au soleil quelques jours afin qu’elle soit vraiment morte. Parce qu’il suffit qu’il y ait un coup de vent pour qu’elle se retrouve à l’eau et qu’elle repousse. Il faut la faire mourir en la faisant sécher. Et quand elle est sèche, elle part aux végétaux à la déchetterie pour faire du broyat et des engrais verts.

La jussie, on la retrouve également dans les marais, dans les roubines. Ils l’arrachent également. Au fur et à mesure de leurs passages dans les marais, ils repèrent les zones infestées et ne tardent pas à les nettoyer. Au fil des ans, les résultats sont probants. S’ils n’ont pas la prétention de l’éradiquer complètement, nos gardiens protecteurs des marais sont persuadés que le travail d’arrachage permettra à terme de limiter efficacement la prolifération de la « belle » tueuse.

Photos © Communauté de communes de Petite Camargue

Guy Roca

Avec quelques amis intéressés par l'écriture, la photo, la vidéo, les nouvelles technologies de la communication, nous avons créé Vauvert Plus en novembre 2010. Avec la même passion, la même ardeur, la même ambition, je participe aujourd’hui à la belle aventure de VOIR PLUS, le journal numérique de la vie locale et des associations, de l’actualité culturelle et sportive en Petite Camargue.
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