Il est natif du Grau-du-Roi et a enseigné près de trente ans à Aigues-Mortes. Léopold Rosso connaît bien le territoire mais son mandat en tant que président du syndicat mixte de la Camargue gardoise lui a fait découvrir un milieu très sensible, tant au plan de sa biodiversité que de ses acteurs.
C’est en 2015 qu’il accepte la mission de présider cette instance départementale, finalement peu connue malgré les dossiers environnementaux importants qu’elle gère et la qualification des techniciens et ingénieurs qui composent une partie de l’équipe de vingt-quatre employés. « On voit souvent le syndicat comme un empêcheur de tourner en rond ! » s’exclame le Graulen, « je n’avais moi-même jamais réellement mesuré tout sa quintessence. » Un outil environnemental pertinent et utile selon lui, qui a valorisé le territoire avec les labels comme Grand site de France et Grand site d’Occitanie.
Ce que Léopold Rosso n’avait pas appréhendé non plus, ce sont les nombreuses interactions avec les personnalités locales, agriculteurs, éleveurs, chasseurs, pêcheurs, associations, en plus des huit communes adhérentes, Aigues-Mortes, Aimargues, Beauvoisin, Le cailar, Le Grau-du-Roi, Saint-Gilles, Saint-Laurent d’Aigouze, Vauvert.
Un patrimoine très riche, avec des éléments remarquables dans chaque commune, histoire, patrimoine bâti, prés, étangs, pinèdes. « Il a fallu créer des liens, arrondir les angles, écouter mais prendre des décisions. Je suis moi-même fils de pêcheur ! » Une fonction chronophage mais qui lui a fait redécouvrir son propre environnement. Le syndicat gère des espaces natures sensibles majeurs, comme le Scamandre, Mahistre et Musette, et la réserve de biosphère, label Unesco, en cogestion avec le parc de Camargue. Il y a une maison du Grand site à AM, lieu référencé pour découvrir le territoire et le centre de découverte, de sensibilisation, espaces naturels, pédagogiques.
Les dossiers majeurs de son mandat ont été la finalisation du SAGE, qui a pris dix ans d’élaboration, et le schéma d’interprétation au niveau patrimoine et paysage en cours, qui a démarré il y a deux ans.
Léopold Rosso termine son mandat. Il va passer le relais lors du prochain comité syndical et n’a qu’un souhait, que la structure perdure longtemps. « C’est un outil environnemental majeur, il faut lui donner les moyens qu’il mérite » résume-t-il, regrettant la baisse de la subvention de près de 40 %.
Redonner de l’oxygène au syndicat, s’appuyer sur ses compétences et ses atouts. « Il mérite une reconnaissance », conclut-il, « il contribue fortement à la valorisation de la Camargue Gardoise et a un rôle économique et touristique important en plus de celui de la protection de l’environnement et de sensibilisation à travers es actions pédagogiques. »