En compagnie de Jeannette, un fanion breton, quatre sacoches et une petite plante verte, Alexandra Husta fait escale à Vauvert pour son vélo-voyage de 8000 km.
En rémission suite à un cancer du sein avec de lourds traitements et une ablation, la Nantaise a eu le virus du vélo en accueillant chez elle un voyageur brésilien en « couch surfing » pour continuer à s’évader malgré la maladie. « J’adorais les voyages » raconte Alexandra, « j’ai décidé de faire un périple avec lui l’année suivante jusqu’en Roumanie ».
Le voyage ne se fera pas, mais la jeune femme volontaire poursuit son idée et décide de partir. Avec un petit héritage de sa grand-mère Jeannine décédée lorsqu’elle-même se battait, elle s’achète un vélo qu’elle baptise Jeannette en sa mémoire. Il deviendra son fidèle compagnon de route. « J’ai ressenti le besoin de liberté, de pousser mon corps pour évacuer les produits de la chimio. »
Après quelques week-ends en selle, elle fait en 2020 un Tour de France, seule, plus de 5 000 km en trois mois. A peine revenue, l’appel de l’aventure la rattrape, et en juin, elle décide d’aller en Roumanie, son objectif initial. C’est la route vélo 6 qui part de Saint-Brévin-Les-Pins près de Nantes, dénommée Atlantique – Mer Noire. Alexandra est seule, mais suivie par une communauté d’internautes qui regardent ses photos et vidéos chaque soir. Le vauverdois Jean-Jacques Courrée est l’un d’entre eux. Connu sous le nom de Barjonaute pour ses balades guidées à vélo, il a proposé d’héberger la nantaise lors de son passage. Vauvert avec la Via Rhôna est sur le parcours. « J’avais envie de découvrir cette personne, drôle et attachante. Elle fait découvrir ses haltes, ses rencontres, parle aussi de ses galères, ses doutes et ses victoires. » Les messages des internautes sont pour Alexandra un véritable soutien. « C’est un peu ma famille derrière moi. »
La jeune femme est sur le chemin du retour. Elle a pédalé en Allemagne, Autriche, Hongrie, Serbie, Croatie, Bulgarie, Roumanie, avec un détour en Grèce. Ce qui l’a marqué, c’est la gentillesse de gens qui n’ont rien mais sont prêts à offrir le peu qu’ils ont, parfois simplement un petit verre.
Alexandra est un peu fatiguée, son vélo aussi, parfois crevé même, mais le duo résiste, avec ses 10 000 km derrière lui. « C’est une bonne fatigue » assure la jeune femme, le sport est recommandé pour combattre le cancer. Le petite plante, symbole de vie est toujours là aussi, accrochée au cadre. Le vélo est devenu une addiction pour Alexandra qui ne pense pas aux traitements qui l’attendent encore pense déjà à sa prochaine échappée.
Une cagnotte au profit de l’association « La parenthèse » qui accompagne les femmes atteintes de la maladie. 60% sont reversés à Alexandra pour son voyage qui permet de sensibiliser les gens au cancer du sein.https://www.leetchi.com/c/fightcancer et l’occasion d’octobre rose, une course virtuelle https://www.timepulse.run/evenements/voir/1646/a-la-poursuite-de-tata-alex-et-jeannette-nantes