Le Scamandre a démarré son exploitation en 2003. « Tout était à faire, il n’y avait que de la luzerne, quelques vignes, pas de bâtiment » explique Franck Renouard.
Le couple de viticulteurs a monté le projet viticole avec en arrière-plan une ambition écologique qui germait, et qui petit à petit est devenue une évidence. « Nous avons eu notre station d’épuration dès le début, puis une station de nettoyage des tracteurs avec séparation des boues. » Le respect de la terre était le leitmotiv. Ils ont réalisé que la qualité du sol était la condition pour faire des grands vins. Bonifier la terre pour qu’elle le rende dans le raisin. Pendant sept ans, des essais ont été faits avec le cheval, pour travailler le sol et le traiter, mais le rendement n’a pas été optimisé à cause du prix de revient.
Les Renouard se sont alors tournés vers les arbres pour apporter la biodiversité et favoriser la venue d’animaux auxiliaires qui se nourrissent des indésirables pour les vignes. Une alchimie naturelle, biologie du sol, racines, humus, insectes. « Nous l’avons découvert grâce à l’Agroof en 2007. » Un premier partenariat avec la Scop a donné naissance à 1 000 arbres, une forêt d’un hectare de chênes, des haies et des oliviers, le domaine est reparti sur une deuxième session qui se concrétise par une plantation de haies, en tout plus de 1 700 arbres.
Le 18 février, le Scamandre a organisé une présentation de ces projets à l’occasion du lancement de la nouvelle plantation et des quinze ans de partenariat avec l’Agroof en présence de dirigeants d’entreprises partenaires de l’opération : l’agence de communication événementielle Win-Win.com, l’entreprise de génie-climatique Solvac et le restaurant Monsieur Moulinot. Dans le cadre de leur démarche RSE, ces entreprises ont choisi de s’engager dans le programme de parrainage d’arbres « 20 000 Pieds sur terre » initié l’Agroof, et de soutenir financièrement ce projet.
Camille Béral chargée de recherche Agroof a présenté l’agroforesterie viticole aux participants à cette manifestation. Elle associe arbres et vignes, entre les rangs, sur le rang ou autour des parcelles. Une pratique traditionnelle ancestrale remise au goût du jour et qui fonctionne pour tous types de production, voire pour d’autres fonctions, bois de chauffage, bois d’œuvre, bienfait environnemental avec un stockage de carbone. On l’observe dans la région avec les oliviers dans les vignes.
Pour les vignes, l’objectif est de favoriser la qualité des sols en créant un milieu avec des herbacés, feuilles et racines qui apportent matières organiques et structurent le sol, limitent l’érosion par ruissellement.
Pour la biodiversité, des zones de refuge et de reproduction, habitats, nourriture, hibernation, corridors de déplacement, régulation des ravageurs, pollinisation, fertilisation. Les arbres peuvent créer un microclimat avec des amplitudes importantes à leurs pieds. Les haies servent aussi de brise- vent et les racines contribuent à la rétention d’eau et de minéraux. Les effets qui peuvent amener une concurrence sont étudiés, comme la réduction d’ensoleillement.
Le site accueille également des ruches. Les espèces mellifères produisent du nectar qui nourrissent les abeilles.
« Les effets ne seront pas immédiats mais il faut y croire et surtout anticiper. La courbe du changement climatique est importante et rapide. L’eau viendra à manquer et les températures vont s’élever » a conclu Franck Renouard.
Contact :
Domaines Viticoles Renouard
Chemin des coquillons 30600 Vauvert
06 29 22 36 34
20000piedssurterre.fr