You are currently viewing 1745 – Une Généracoise à la Tour de Constance

Depuis 1562, la France est ravagée par les guerres de religions. L’édit de Nantes,  promulgué en avril 1598 par le roi de France Henri IV, est un édit de tolérance envers les protestants qui ramènera la paix jusqu’à sa révocation, le 18 octobre 1685 par Louix XIV qui interdit à nouveau le culte protestant en France.

Les persécutions contre les protestants reprennent de plus belle, avec une brève accalmie en 1744.

Ce n’est qu’à compter de 1760, que les persécutions vont progressivement diminuer jusqu’à cesser complètement à la promulgation de L’édit de Tolérance du 17 novembre 1787 qui a restitué aux Français protestants, leur état-civil.

Avant cela, des assemblées clandestines avaient lieu à Générac et Beauvoisin et nombre de nos ancêtres ont subi les pires châtiments pour leur foi. Condamnations aux galères pour les hommes et emprisonnement à Aigues-Mortes pour les femmes.

La tour de Constance, située à l’intérieur des remparts d’Aigues-Mortes, est célèbre pour avoir maintenues prisonnières pendant des années, des femmes ayant commis pour seul crime, leur adhésion à la religion protestante.

Marie DURAND, la plus célèbre d’entre elles, fût maintenue prisonnière durant 38 longues années. Durant son séjour, elle aurait gravé le mot « RESISTER », dans la pierre avec ses ongles.

Marie ROUX, quant à elle, est née vers 1699 – 1703, à Générac, de confession protestante.

Elle s’est mariée vers 1725 avec Louis Chassefière, un maçon catholique dont elle aura 3 enfants :

  • Jeanne, née vers 1727,
  • Marie, née vers 1728
  • Louis, né vers 1735

Dix ans après la naissance de leur troisième enfant, Louis Chassefière décède.

Bien que catholiques par le mariage et la naissance, Marie ROUX et sa fille aînée, Jeanne, alors âgée de 18 ans, jusque-là soumises à leur époux et père, reprennent, à la mort de ce dernier, la pratique de la religion protestante.

Elles se convertissent au protestantisme.

Marie est dénoncée, sans preuve, comme l’une des personnes qui partagent, à l’intérieur de leurs maisons, les « rêveries » du prédicant et « prophète » Jean Marroger, de Nages.
Elle est emprisonnée à la Tour le 24 juillet 1745 par Ordre du roi.
Elle est interrogée en octobre 1745, et se déclare protestante.
Elle sera écrouée, sans jugement, par Lettre de Cachet le 18 décembre 1745.

Marie était assurément une femme forte à plus d’un titre ;
Les conditions de vie dans la tour étaient épouvantables : il y avait de nombreux morts dans ces geôles, soit par les différentes épidémies qui pouvaient s’y développer, soit par la malnutrition (Les prisonniers sont réduits au pain et à la paille du roi, et disposent de l’eau du puits)et autres mauvais traitements. De nombreux cas de folies étaient enregistrés (les malades sont alors rendus à leur famille), de même que des cas de cécité, provoqués par le manque de lumière. (La correspondance de Marie Durand éclaire sur les conditions de vie de ces femmes.)

Marie Roux a non seulement enduré ces conditions de vie pendant 23 ans, mais elle est en plus la dernière à en être sortie, ce qui peut signifier qu’elle était une forte tête.

Durant son séjour à la tour, elle a gravé son nom qui est toujours visible actuellement.

Son Brevet de Rémission et libération date du 26 décembre 1768. Elle aura passé 23 ans enfermée, uniquement à cause de ses croyances !

C’est donc le 27 décembre 1768 que Marie Roux et Suzanne Pagès, les deux dernières prisonnières, quitteront la tour de Constance qui n’abritera plus de prisonnier pour fait de religion.

Marie ROUX décédera le 13 décembre 1779 à Générac à l’âge de 80 ans environ, 11 ans après avoir quitté la tour de Constance.

Marie a donc vécu il y a de cela 300 ans et a été persécutée à cause de ses croyances, Marie a des descendants qui vivent actuellement à Beauvoisin et Générac.

Un certain nombre d’hommes de Beauvoisin, Générac, Vauvert et bien d’autres villages alentours furent condamnés aux galères pour les mêmes motifs religieux. Cela fera l’objet d’un autre article.

Sources : https://www.museedudesert.com/article36.html

Prisonnières à la tour de Constance par Jeanne Lombard (1865–1945)

Richard Rouvin

Je fais de la généalogie depuis de nombreuses années et mes recherches m'ont conduit à faire des découvertes d'une richesse incroyable sur l'histoire de nos villages de Petite Camargue. J'avais à cœur de partager ces découvertes avec le plus grand nombre et Voir-plus m'est apparu comme une évidence. J'ai donc rejoint l'équipe !
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