Uno soupo d’iòu
Lou Cascarelet
Frederi Mistral avié l’usanço pèr signa d’ùnis obro, d’emplega un escais-noum, mai èro pas soulet . Éu avié un vintenau d’escai-noum.
Un negouciant arribo dins uno auberjo, e dis à l’oste :
— Venèn de liuen, avèn fam e voudrian dina. Mèstre, de-que poudrias nous servi de bon ?
— Ço que voudrés, fai l’oste. Dequé voulès manja?
— Avès d’iòu ?
— E fres que soun ! Coume lis amas lou mai ?
— Eh ! Bèn, me n’en farés couire un pèr iéu, à la coco, e dóu bouioun n’en tremparés uno soupo pèr moun serviciau, que vai veni emé ma malo.
— Uno soupo dóu bouioun d’un iòu à la coco ? Faguè l’oste…
Que vous dirai ? Sara pas grasso !
— Hòu ! Bèn, diguè lou negouciant, se pensas que d’un n’i’ague pas proun, metès-n’en dous o tres, tambèn li manjarai.
Lis escoulan de Sian d’Aqui , jun 2024
Une soupe d’œufs
Le facétieux
Frédéric Mistral avait l’habitude pour signer certaines de ses œuvres, d’utiliser un surnom, mais il n’était pas le seul. Lui en avait une vingtaine.
Un négociant arrive dans une auberge, et dit à l’hôte :
— Nous venons de loin, nous avons faim et voudrions diner. Maître, que pouvez-vous nous servir de bon ?
— Ce que vous voulez, dit l’hôte. Que voulez-vous manger ?
— Avez-vous des œufs ?
— Eh ils sont bien frais ! Vous les aimez comment ?
— Eh, bien, vous m’en ferez cuire un, à la coque, et du bouillon vous ferez une soupe pour mon serviteur, qui va arriver avec ma malle.
— Une soupe du bouillon d’un œuf à la coco ? Dit l’hôte
Que vous dire ? Elle ne sera pas grasse !
— Ho, bien, dit le négociant, si vous pensez qu’un ne suffit pas, mettez-en deux ou trois, soit, je les mangerais.
Les élèves de Sian d’Aqui, juin 2024