On dit souvent qu’en amour les contraires s’attirent ; c’est vrai aussi dans le domaine de l’art. C’est à partir de cette idée d’antagonisme plastique que Jean-Claude Gagneux-Maoudj a conçu la dernière exposition Dyade # 1 au Bourdon, lieu d’Arts & de Sons.
En invitant deux artistes à la fois opposées et complémentaires, il tire parti des contrastes et réussit une dyade créative qui met en lumière l’expression et le talent de chacune.
Le nord en opposition au sud ; la lumière visible ou invisible, immatérielle pour l’une, la matière, le métier à tisser, le geste artisanal pour l’autre.
La finlandaise Susanna Lehtinen vit et travaille près d’Avignon, elle se définit comme une artiste visuelle plus que plasticienne. Elle mène un questionnement sur la lumière, la recherche d’un certain absolu, d’une sacralité face au réel en utilisant plusieurs pratiques artistiques : installations, dessins ou œuvres photographiques.
Je suis fortement marquée, obsédée par la lumière ou l’absence de lumière. Native d’Helsinki, je viens du pays du soleil de minuit et des aurores boréales. Du coup les phénomènes lumineux, ou les états différents de la lumière m’intéressent. La vibration de lumière, ça, c’est très important pour moi. Mon travail tourne autour de ça. Dans les pays du nord, le travail est plus immatériel. La lumière, c’est immatériel, c’est invisible. Mon support, c’est la couleur. La couleur rend visible tout ce qui est invisible. Si on doit retenir quelque chose de mes œuvres exposées, c’est la lumière ou l’absence de lumière.
Sanaa Mejjadi, artiste plasticienne de Montpellier, a grandi et étudié au Maroc, son pays natal. Elle a fait des études aux Beaux Arts à Casablanca. Formation en design d’intérieur, graphisme et arts plastiques. Elle puise son inspiration dans les réalités invisibles et les rythmes de la nature. Elle explore des formes à travers le dessin et le tissage, influencée par l’artisanat marocain, les arts japonais et l’expressionnisme abstrait.
Mon travail, c’est plus une recherche sur la pratique de l’art que l’oeuvre elle-même. C’est les gestes, le geste de dessiner, le geste de faire, le geste de tisser, le geste du compagnon de l’artisanat, celui qui travaille la terre. Pour moi, c’est ce travail de geste que je répète dans l’exposition, de la réécriture avec narration de mon travail.