You are currently viewing Mathieu Lacan élève ses Black Angus dans le respect de la nature et du bien être animal

L’installation de son exploitation agricole en 2016 est l’aboutissement d’un long parcours de reconversion professionnelle. Après avoir suivi une formation  et obtenu son diplôme, un BP REA (Brevet Professionnel Responsable d’Entreprise Agricole), Mathieu Lacan crée un élevage bovin allaitant sur Vauvert. Il reprend un petit cheptel de vaches de race bovine Aberdeen Angus, une race sélectionnée pour produire une viande goûteuse de qualité.

« La race, c’est la Black Angus. Je l’ai découverte dans la région, il y a quelques petits élevages. C’est une race originaire du Nord-Est de l’Ecosse (Angus-Aberdeen) mondialement reconnue. On la retrouve en Amérique du Sud, aux Etats-Unis, au Canada, même dans des endroits très hostiles comme le bush australien. Ce sont des bêtes très rustiques et qui s’avèrent assez bien adaptées à notre milieu, en Camargue. Aussi bien dans les zones humides que dans les zones un peu séchantes comme la Costière. »

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Élevage en agriculture biologique

Son troupeau compte actuellement une cinquantaine de bêtes, dont une vingtaine de mères. Installé hors cadre familial, il conduit un pâturage adapté à un parcellaire morcelé.

« J’ai des terres un peu à droite, à gauche. Ici, au mas Madagascar, j’ai des terres que me loue Jean-Paul Cabanis – qui m’a fait confiance dès le départ – j’y ai la majorité de mes mères avec les veaux qui sont en train de naître en ce moment, fin de l’hiver, début du printemps.

Après, j’ai un autre lot de génisses – ce sont des jeunes femelles du sevrage, de neuf mois, jusqu’à un an et demi, deux ans – que je mènent à part et qui sont au lieu-dit Valaure, en dessus la voie verte.

Une vingtaine de mères, c’est autant de naissances par an. Le principe de l’élevage bovin allaitant, ce sont les mères nourricières qui nous font un veau par an et qui allaitent leur petit jusqu’au sevrage.Toutes mes productions se font dans les règles de l’agriculture biologique. Sans produits phytosanitaires, sans apports d’engrais chimiques. »

Vente directe et circuits courts

Cette démarche ambitieuse en faveur du bio ne s’arrête pas à l’élevage du troupeau et à la production de viande, Mathieu Lacan s’implique dans tous les étapes de la valorisation de ses produits. Du champ à l’assiette.

Comment sont commercialisés les veaux de l’année ? Les petites femelles sont vendues vivantes pour faire une carrière de mère dans d’autres élevages. Quant au jeunes mâles, devenus broutards, ils vont être commercialisés en vente directe.

« Tous les mâles sont engraissés à l’herbe jusqu’à l’âge de 18-20 mois, c’est ce qu’on appelle des broutards. Un broutard (de brouter) est un jeune bovin ou un jeune ovin de race à viande, qui se nourrit de lait maternel et d’herbe dans les pâturages jusqu’à son sevrage. Ces veaux sont ensuite abattus à Tarascon et après, je travaille avec un boucher d’Aubais, Thierry Teyssier, qui est aussi éleveur et qui connaît bien la vente directe. Ensemble, on découpe les bêtes, on fait les colis de 5 et 10 kg, sous vide, qu’on commercialise ensuite en vente directe.

Je vends au colis aux particuliers et après, je fournis quelques restaurants. Les particuliers me contactent soit via Facebook ou par mon mail ou par mon téléphone – ça marche par réservation – les personnes me réservent un colis, je fais une vente par mois, et je donne un jour de distribution où les personnes viennent récupérer leur colis sur l’exploitation. »

Des volailles fermières au riz de Camargue biologique

La viande d’Angus, justement, est très prisée par les restos, parce que c’est une viande très goûteuse. C’est une viande persillée (c’est-à-dire qu’il y a du gras qui se met dans les interstices des muscles), ce qui la rend encore plus moelleuse, plus tendre, et avec un coût caractéristique.

Depuis l’année dernière, Mathieu fait aussi des produits transformés. Il fabrique des terrines, des plats préparés en conserve, qu’il commercialise sur l’exploitation, dans des boutiques et sur un site internet, un site boutique.

Sur l’exploitation, il a également un petit atelier de volailles où il élève des bandes de 100, 150 volailles (poulets, pintades) tout au long de l’année).

« C’est la production fermière à l’ancienne où j’élève les volailles qui arrivent à 2 jours sur mon exploitation et que je monte à plus de 120 jours pour faire des volailles finies, des belles volailles fermières. Et pour les fêtes, je propose aussi des chapons. »

Et ce n’est pas tout. Depuis deux ans maintenant, Mathieu s’est diversifié dans la production de riz en Camargue, ajoutant une nouvelle flèche à son arc.

« J’ai deux personnes qui m’ont parrainé, qui m’aident depuis le début, c’est Bernard et Cathy Poujol, qui font du riz désherbé par les canards. Et donc, il y a deux ans de cela, je leur ai acheté un peu de foncier en Camargue, sur Saint-Gilles, au bord du Petit Rhône, et je produits maintenant avec eux du riz biologique avec cette méthode asiatique bien particulière qui fait notre singularité parce qu’on est les seuls à pratiquer cette méthode en France et même en Europe. »

Vous l’aurez compris, Mathieu Lacan n’a pas le temps de s’ennuyer. Le temps, toutefois, il en trouvera toujours pour parler de son métier d’éleveur et partager son amour des animaux.

« Mon investissement personnel, il est à 100 %, nuit et jour. L’élevage, c’est au rythme des animaux, il n’y a pas de weekends, il n’y a pas de jours fériés. On est tout le temps présent. Mais, c’est un métier passion. On ne peut pas le faire si on compte ses heures. »

Interview : Guy Roca

L’Angus Lacan
Adresse : 2221 Chemin des Canaux, 30600 Vauvert
Téléphone : 06 47 36 33 00

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