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A Gallician aux Iscles, les Gargattes abritent un vaste dortoir pour les grues en hivernage.
Cet espace naturel sensible géré par le syndicat mixte Camargue Gardoise fait plus de deux cents hectares. Le niveau de l’eau est maîtrisé pour attirer certaines espèces comme les grues. Elles sont comptabilisées dans le dortoir par les guides naturalistes. Ces oiseaux vivent en famille, avec un seul petit, parfois deux, mais en hiver, ils redeviennent grégaires et se regroupent. Les grues arrivent mi-octobre d’Europe du Nord, Finlande principalement, mais aussi d’Allemagne et de Pologne. La deuxième quinzaine de février elles retournent dans leur lieu de reproduction.

La Camargue est un milieu qui leur est favorable pour l’hiver. Elles aiment les rizières et les anciennes cultures de maïs. Le centre de découverte du Scamandre permet d’assister à leur envol à l’aurore.

Rendez-vous est donné à 6h du matin. Chaussés de bottes, bien couverts et munis d’une lampe de poche, les participants se retrouvent dans la pénombre. Une heure de marche depuis le hameau de Quatret au bord des marais, parfois les pieds dans l’eau. « Elles passent entre 7h45 et 8 h » explique Fabrice, le guide naturaliste, « nous n’avons que ce laps de temps pour les voir. » Se poster pas trop tard bien sûr, ni trop tôt car la température ne permet pas d’attendre longtemps. Les bruits de la nature montent peu à peu. Le paysage se distingue peu à peu. Fabrice donne ses explications. « Les grues dorment au milieu du marais les pieds dans l’eau. Elles s’assurent de pouvoir voir les prédateurs arriver de loin. »
Les grues s’envolent au petit matin pour aller se nourrir. Les observateurs attendent, appareils photos prêts à mitrailler. Les grues partent par vagues successives. Cette année, elles semblent être moins nombreuses. Qu’importe, la magie est là, les couleurs, l’atmosphère. La balade vaut vraiment l’effort de se lever tôt dans le froid hivernal. Parmi la trentaine de participants de la dernière session, des ornithologues, des photographes mais aussi de simples passionnés ou curieux de la nature. « Je suis de Vauvert et pourtant je ne l’avais jamais fait » explique Fanny, « C’est superbe ! » Avec ses amis Marie-Jo et Samuel, ils en ont pris plein la vue selon leur expression. « On ne pense à rien d’autres pendant deux heures.
Des visites variées sur d’autres thématiques sont programmées pour découvrir la nature.  Programme sur https://www.camarguegardoise.com

L’hivernage de la grue cendrée en Camargue

Jean-Pierre Trouillas

 Cette espèce se reproduit en Europe du Nord et en Asie de l’Ouest. Les couples sont unis pour la vie. Migratrices au long cours les grues cendrées traversent la France du nord-est au sud-ouest pour aller passer l’hiver en Afrique du Nord et en Espagne. Bien que la Camargue soit éloignée de cet axe migratoire de tous temps, un petit nombre d’oiseaux faisaient des haltes en Camargue gardoise. Depuis le début des années 2000 les oiseaux ont commencé à changer leur comportement et se sont mis à passer toute la saison froide chez nous. En 2020 ce sont 20 000 oiseaux qui ont hiverné en Camargue. Il semblerait que les grues que l’on peut voir en Camargue gardoise emprunteraient de nouveaux couloirs migratoires comme la vallée du Rhône ou en contournant les alpes par l’Est. Peut-être également un effet du changement climatique ?

 La migration postnuptiale commence mi-octobre pour atteindre son apogée dans la première quinzaine de novembre. Des mouvements peuvent intervenir jusqu’à début janvier déclenché par des vagues de froid. Les oiseaux repartent vers leur site de nidifications vers mi-février à début mars. Les grues sont attirées avant tout par les champs de maïs pour en consommer les résidus, mais dans notre région se sont les rizières qui leur offrent la plus grande part de leur alimentation. Les champs labourés sont moins attractifs car les graines ont été enfouies.

Nathalie Vaucheret

Originaire de Paris et après avoir vécu quinze ans dans l‘Uzège, j’ai eu la chance de faire des reportages en Petite Camargue en tant que correspondante locale de presse. J’ai reçu un bon accueil, découvert de belles traditions, un magnifique environnement et de très nombreuses passions et initiatives que je me régale de faire partager dans mes articles.
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