You are currently viewing « Cœur de cuivre », la distillerie artisanale de Julia Marti

Un hangar de la zone industrielle abrite une activité atypique, une distillerie artisanale créée par une femme, Cœur de cuivre.

Le vieux cuivre, c’est le métal de prédilection de Julia Marti avec ses deux alambics de 1901 et 1906. Actionnées au bois, ils offrent un métal pur, sans alliage qui donne des résultats spécifiques.

Une distillation pour des professionnels mais aussi des particuliers. « Les gens ne le savent pas mais ils ont droit de faire distiller de 10 litres à 20 litres ! » Une réminiscence de privilège sous Napoléon selon elle, remis au goût du jour par la fédération des distillateurs ambulants.

Chimiste de formation, Julia a voulu se reconvertir. Habituée à entendre la question, la réponse est toute prête. « Je voulais être plus proche du terroir. J’ai fait de la chimie pharmaceutique où l’on est loin des réalités de la vie. »

La tradition des distilleries s’est perdue mais elle a pu racheter les machines d’une autre femme. « C’était un déchirement pour elle. Cela l’a consolée. » Il n’existait pas de formation à l’époque et Julia a dû se former sur le tas avec d’autres distillateurs. Avec cette activité très règlementée, les alambics ont été contrôlés par les douanes. Julia peut désormais produire sous sa propre marque, sa distillerie. Un métier physique, souder, braser, serrer les écrous, couper le bois, surveiller pendant des heures et par tous les temps, repérer les fuites, vérifier la température.

Les premières vapeurs s’échappent à 68°. Julia n’a pas besoin de thermomètre, elle teste avec la main. Il faudra plusieurs heures pour distiller 500 litres de vin. Il en restera environ 10%. « On ne goutte pas systématiquement ! » s’exclame la jeune femme, « on met l’alcool sur les mains, on sent et on jette les premières sorties, du méthanol, l’alcool qui rend fou ! L’éthanol qui vient après est le bon, plus fort en degré. Je garde l’autre pour nettoyer, un produit naturel, que de l’eau, de l’alcool, du vinaigre et du sel. »

Ses produits sont vendus par le biais d’un collectif de distillateurs, à « La cave conviviale » à Vauvert ou au « 429 idées » à Codognan. Son grand succès c’est le gin bleu, une macération de fleur de poids bleu, qui mélangée au tonic devient rose avec un jeu d’acidité, un phénomène naturel expérimenté par la chimiste. Julia concocte également de l’orangina pour adultes, à partir d’oranges amères du Gard, de l’eau de vie, du vermouth, et un pastis avec eau de vie de bière. « Les recettes sont infinies avec l’alcool, les fruits et les plantes ! »

Dégustation sur rendez-vous 734 rue Ampère à Vauvert
coeurdecuivre.fr
Tél : 06 81 85 71 79

Nathalie Vaucheret

Originaire de Paris et après avoir vécu quinze ans dans l‘Uzège, j’ai eu la chance de faire des reportages en Petite Camargue en tant que correspondante locale de presse. J’ai reçu un bon accueil, découvert de belles traditions, un magnifique environnement et de très nombreuses passions et initiatives que je me régale de faire partager dans mes articles.
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