You are currently viewing Un hippodrome à Vauvert !

Peu de Vauverdois le savent, il y avait un champ de courses important à Vauvert.

Situé sur les terres du Mas du Vistre (face au château de Candiac), il a été crée en 1865, avec la « Société hippique de Vauvert » qui organisait des après-midi de courses primées et attirait de nombreux propriétaires de tous les départements alentours, avec des chevaux de toutes races, attelés ou non, chevaux de race Camargue compris.

Sur cette vue aérienne de 1946, on devine l’ancien emplacement de l’hippodrome. Le Mas du Vistre est en bas et le Chateau de Candiac en haut de la photo.

Le bureau de la société hippique de Vauvert se composait ainsi au 19 Juillet 1871 :

• César Brunel, président
• Adolphe Maubernad, vice-président
• Xavier Langlade , secrétaire-trésorier
• Antoine Barrafart, Louis Amphoux et Antoine Nissard, commissaires.

On perd la trace des courses à partir de 1875, peut-être  à cause des problèmes financiers de nombreux grands propriétaires dus à la crise du phylloxéra.

Mais en Mai 1901, sous l’impulsion du Vauverdois Gaston Bouzanquet, viticulteur propriétaire du domaine des Silex, et grand photographe de surcroît, des amoureux des chevaux créaient la « Société Sportive de Vauvert », qui avait pour but exclusif l’amélioration de la race chevaline.

Il y avait un comité d’honneur et 21 membres, le bureau était constitué de cinq membres, avec comme président Léopold Mourier, deux vice-présidents, un secrétaire et un trésorier.

Un hippodrome est crée, qui sera actif de 1901 à 1909 avant d’être déplacé à Nîmes et devenir l’Hippodrome des Courbiers, dont l’ancien président Claude Molimard, d’une grande famille vauverdoise, nous précise la piste :

« Ces membres fondateurs, tous de la région, créent le champ de course à Vauvert dans une prairie en bordure de la route de Nîmes, sur les terres du Mas du Vistre, face au château de Candiac et établissent la piste au centre de la prairie, limitée par une corde placée sur des piquets en bois, formant un ovale de 1 000 mètres de tour, enclavée dans une barrière parallèle à 10 mètres de distance, qui localise la piste. Le champ était entièrement clôturé par une barrière provençale. 

La piste était décorée sur son parcours par des oriflammes fixées sur des poteaux placés par deux de même couleur, un de chaque coté de la piste. La couleur de la flamme annonçait le départ de chaque course. »

Selon Emile Guigou, des courses officielles y sont organisées, qui figurent au calendrier des grandes courses nationales, pendant ou en dehors de la fête locale.

Ces jours-là sont de grandes journées de fête ou toute la bonne société se rassemble autour du champ de courses, ou les dames rivalisent d’élégance comme au théâtre, tandis que les messieurs comparent la beauté de leurs équipages. Les spectateurs venaient en diligence des villages voisins et de la région pour déjeuner sur l’herbe. La première course aurait eu lieu en Août 1901 pendant la fête locale, et y assistaient tous les passionnés du cheval, les habitants de la région, les éleveurs, les gardians de Camargue et leur monture.

En 1902, la Société sportive de Vauvert se composait ainsi :

Comité d’honneur : Mr le Marquis de Cabrières, Docteur Camille Bastide, d’Aigues-Vives, Louis Prat-Noilly, Le Comte de Lastours, Léopold Mourier

Comité :
• Président : Gaston Bouzanquet, de Vauvert
• Vice-présidents : Pierre Delpuech, de Nîmes, Docteur Bessières, de Caveirac
• Secrétaire : Jameux Brun
• Trésorier : Émile Falgairolle, de Vauvert
• Membres : Barre, Bouvier-Vialet, Albaric, Gabriel, Daumas, François Gourgas, de Gallargues, Adolphe Maubernad, de Vauvert, Léonce Privat, de Vauvert, Edward Fauché, Pignan, Louis Mabelly, Albert Salindro, Pattus Bénézet.

Mais la distance entre ce champ de course et la ville de Nîmes étant un peu trop pénible à couvrir pour les équipages hippomobiles, le comité décide de déplacer en Janvier 1909 le siège social de la société à Nimes, qui deviendra ainsi la « Société régionale des courses du Gard », et continue encore aujourd’hui sous appellation de la « Société sportive des courses du Gard ». L’hippodrome, lui, a été déplacé sur la propriété de Mr Pierre de Courcy en bordure de la route de Beaucaire, à Nimes, pour devenir l’Hippodrome des Courbiers bien connu aujourd’hui.

Alain Bronnert

Natif de Vauvert, je me suis toujours intéressé au passé de mon village, mais aussi à la photo, et c'est tout naturellement que j'ai depuis longtemps collecté des cartes postales anciennes au gré de mes déplacements professionnels dans toute la région. J'aime rechercher les histoires humaines qui se cachent derrière ces images, et j'ai le souhait de les partager.
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