L’association « La Camargue à l’Unesco », créée en mai 2023, a tenu son assemblée générale aux Saintes-Maries de la mer le samedi 26 octobre 2024 au cours de laquelle elle a modifié l’objet de ses statuts, sa vision, et son fonctionnement pour renforcer son action.
Rappelons le contexte : La Camargue et le delta du Rhône sont reconnus comme Réserve de Biosphère de l’Unesco depuis 45 ans (Man C Biosphère). La Camargue est inscrite sur la liste indicative des sites Unesco depuis 2002 mais pas encore au Patrimoine mondial naturel de l’humanité ; ce label lui conférerait une protection maximale, une optimisation de la réglementation existante, une gouvernance et une reconnaissance internationale qui lui permettraient de solliciter des leviers financiers internationaux.
S’inscrivant dans l’histoire de ce territoire comme le Marquis de Baroncelli qui le premier a porté la Camargue à l’Unesco en écologiste d’avant-garde, ou Mistral qui écrivait que
« le Rhône ne divise pas mais rassemble », l’association se pose en véritable médiateur, capable de fédérer tous les acteurs du territoire (élus, éco-acteurs, associations, organisations socio-professionnelles dont l’agriculture est un membre important, scientifiques, environnementales et habitants). Elle a donc élargi son objet, se donnant une mission de dialogue permanent en Camargue, elle a adopté une motion stratégique sur la diversité camarguaise, se référant aux outils de l’Unesco (Réserves de Biosphère, Patrimoine mondial, Objectifs de développement durable) se mettant en ordre de marche pour son programme d’action pour 2025, année charnière pour la Réserve de Biosphère et le Parc naturel régional de Camargue et élargi les membres de son conseil d’administration.
Accueilli par Madame Christelle Aillet, Maire des Saintes-Maries de la mer, le nouveau conseil d’administration se réjouit d’être soutenu par plusieurs élus, maires et conseillers départementaux présents ou représentés, de même que des associations et représentants d’organismes socio-professionnels.
En effet, la Camargue est fragile et a un besoin urgent de protection maximale et bienveillante. C’est ce que vise l’initiative de l’association « La Camargue à l’Unesco »
(voir encadré). Eaux douces, eaux salées, gestion de la naturalité, maintien des pratiques socio-économiques et culturelles, écotourisme, villes et hameaux, sagne, bouvine ou aquaculture…tout cela est l’essence même d’un équilibre camarguais fragile qu’il est indispensable de préserver, réparer, optimiser à court, moyen et long terme, malgré les conséquences de plus en plus visibles du changement climatique.
Alors même que de nouveaux projets de « développement économique » menacent la Réserve de biosphère (infrastructures de transport routier, lignes à très haute tension, intensification et mutation de certaines pratiques agricoles ou touristiques…), l’association compte exprimer dans les prochains mois la voix camarguaise de la diversité de ces acteurs, leur volonté farouche de préserver leur territoire, leur mode de vie, leur culture, leur patrimoine et leur résilience.
Son ambition dépasse les limites des frontières camarguaises. Le dérèglement climatique, les dangers de la montée des eaux, l’invasion du sel, les pollutions, les intérêts économiques et politiques à court et moyen terme ne devraient pas interférer sur le devenir de la Camargue, terre d’avant-garde. Sauvegarder ce territoire de l’oubli et pourvoir au désintérêt ou à l’indifférence de ceux qui devraient s’en saisir voilà notre souhait – rassembler toutes celles et ceux qui souhaitent œuvrer pour la diversité qui caractérise ce delta, au sein un nouveau Parlement de la Camargue et inscrire ainsi dans le marbre le caractère exceptionnel de ce territoire façonné par les Hommes pour les générations actuelles et futures.
La « Coupo Santo » magistralement interprétée par Régine Pascal, Ambassadrice de la Camargue lors du pot de l’amitié à la fin de l’assemblée générale en est le symbole !
Au centre, Stanislas Blohorn Président, artiste camarguais, à droite, Véronique Jullian Vice-présidente, secrétaire, ex-diplomate culture et éducation, artiste, Philippe Boissy d’Anglas, trésorier adjoint, propriétaire agricole et viticole, Dimitri Papachristou, commerçant, à gauche, Stephan Arnassant, Vice-président, trésorier, géographe, spécialiste de la Camargue, Joel Bourideys, ex-cadre des services extérieurs du ministère chargé de l’environnement, spécialiste des Réserves naturelles, Patrick Tallon, secrétaire adjoint, ex-cadre agricole, journaliste…
Et Laure Vadon, agricultrice bio, éleveuse de chevaux camarguais
Bernard Tarazzi, entrepreneur en Camargue
Composition du Bureau : Stanislas Blohorn, Véronique Jullian, Stephan Arnassant, Patrick Tallon, Philippe Boissy d’Anglas, Joel Bourideys