Laurent Garcia est passionné par la Petite Camargue et ses magnifiques paysages. Il a longtemps réfléchi à la problématique de s’occuper des zones humides sensibles sans affecter son environnement protégé de marais, roselières, étangs, digues et roubines.
C’est au centre de découverte du Scamandre lors d’une conférence qu’il a le déclic. Devant les plantes invasives, la fragilisation du territoire et de sa biodiversité il décide de faire des recherches sur les outils disponibles pour entretenir cette nature unique en voie de disparition.
À la tête de l’entreprise familiale de maçonnerie Garcia et fils avec son frère, il passe en revue toutes les machines existantes. « Sylvain aime les travaux de terrassement moi je suis plus administratif ! » explique Laurent. Les deux hommes de terrain chacun à leur manière finissent par découvrir la machine qui pourrait faire l’affaire. « On a de suite été confronté à la possibilité d’amortir l’investissement important. »
Le Truxor, c’est son nom, revient à près de 180 000 euros avec les accessoires nécessaires pour être utilisés dans les milieux aquatiques. « Ce n’est pas facile de convaincre des partenaires. Les zones humides sont un sujet sensible. » Mais la fratrie n’a pas lâché, avec motivation et énergie, convaincue par la nécessité d’agir rapidement et l’efficacité de la machine. « Nous nous sommes lancés dans l’aventure sans plus attendre. » Le projet a été soutenu par la région, l’Europe par Leader, la CCPC et BNP Paribas.
L’engin a été testé dans quelques chantiers de particuliers et le résultat est plus que satisfaisant.
Depuis quatre ans, Laurent chasse du côté du Charnier qui lui a fait découvrir la beauté fragile des zones humides. A l’occasion de démonstrations de la machine, il ne résiste pas à faire découvrir à son tour des endroits où seuls quelques privilégiés peuvent accéder autour de l’étang. « Ici nous avons refait des chemins, des digues, la machine nous a permis de tester grandeur nature ! »
Le Truxor se déplace sur terre et dans l’eau, agile dans les roubines ou les chemins étroits. Ses accessoires permettent de réaliser des interventions variées, arrachage de plantes aquatiques comme la Jussie, dragage des roubines ou fosses par aspiration des boues, broyage de végétaux, roucage, curage, faucardage grâce à sa pelleteuse flottante. Les huiles du moteur et les graisses sont biologiques. « Il faudra quelques ajustements » poursuit Laurent mais la machine semble pouvoir s’adapter à notre environnement.